Mathieu Blanchard, une victoire sous pression - Stratégie mentale ou échappatoire risquée ?
Tout le monde célèbre Mathieu Blanchard après sa victoire à la Diagonale des Fous. Son post LinkedIn sur la préparation mentale et l’accompagnement d’Eric Lacroix a fait beaucoup parler. Il explique qu’après l’échec de l’UTMB, la pression l’a fait douter, perdre le goût de la course, et qu’il a touché le fond. Résultat ? Il prend un préparateur mental, analyse ses failles, et repart sur un nouvel objectif : “vivre une aventure” plutôt que “gagner”. Tout ça sonne bien, mais il y a des choses qui ne collent pas pour moi.
D’un côté, il explique ne pas être prêt : blessure au tendon, zéro plan de course, stratégie nutritionnelle simplifiée, aucun objectif clair, ni préparation optimale. De l’autre, il claque une victoire. Et là, j’ai du mal à croire au hasard total.
Une stratégie de gestion du stress ?
Je suis prêt à croire que cette approche l’a aidé à abaisser la pression. Mais si c’était intentionnel, là, on tombe dans une stratégie de coping centrée sur l’évitement : ne pas regarder la course en face, détourner la pression par des éléments externes (“je ne suis pas prêt, je vais juste vivre le moment”), et ça peut marcher… à court terme. Ça décharge de la pression immédiate, permet de se lancer avec moins d’angoisse, et visiblement, dans ce cas, ça a donné un bon résultat.
Mais à long terme ? Pas sûr du tout. Parce que la pression, elle revient. Au prochain défi, même avec un super mental et un bon coach, les attentes seront encore plus élevées. Alors, on fait quoi ? Repartir sur du « je ne suis pas prêt » ? À ce niveau-là, on n’est plus dans la gestion du stress, mais dans la fuite déguisée en stratégie.
Attention aux limites de ce genre de coping
Ce type de gestion du stress basé sur l’évitement fonctionne pour diminuer l’anxiété immédiate, mais il manque de fond. Le stress, ce n’est pas quelque chose qu’on masque ou contourne : il faut l’affronter de face, avec des stratégies qui permettent de renforcer le mental sur le long terme, pas seulement dans l’instant.
Des méthodes de coping plus solides peuvent inclure :
• Stratégies centrées sur le problème : se préparer à gérer les obstacles de manière plus structurée.
• Soutien social : renforcer son cercle de confiance sans contourner la pression.
• Gestion émotionnelle active : au lieu de prétendre que le stress n’existe pas, on l’affronte et on en tire des forces.
Conclusion : Un avertissement plus qu’un exemple
En préparation mentale, on vise à donner au sportif des outils durables, pas des contournements temporaires. Si c’est une vraie technique de réduction de stress, le risque est réel : la prochaine fois, quand la pression montera à nouveau, il faudra aller plus loin que la simple diversion.
J’espère sincèrement que Mathieu et son préparateur Eric Lacroix n’ont pas fait de cette stratégie un modèle réplicable, car les effets à long terme sont risqués. On ne gagne pas éternellement en évitant le problème ; on se renforce en l’affrontant.
Mais on est face à des pro .. pas des charlatans … pas des mec qui mettent de la pommade juste pour faire passer la douleur … en tous les cas je l’espère.