L’estime de soi au prisme de la performance selon Cerveau & Psycho
L’estime de soi au prisme de la performance selon Cerveau & Psycho
Salut tout le monde, je suis hyper content de vous retrouver aujourd’hui pour vous parler d’un sujet qui m’a sauté aux yeux récemment. En lisant un article dans Cerveau & Psycho, j’ai été vraiment surpris par ce qui était avancé : les performances forgent l’estime de soi et non l’inverse. C’est écrit noir sur blanc.
L’article s’appuie sur des travaux de Roy Baumeister, qui montre qu’une haute estime de soi est souvent associée à un meilleur bien-être, car les personnes qui ont une bonne estime d’elles-mêmes se disent satisfaites de leur vie. Jusqu’ici, ça me paraît tout à fait logique. Mais ensuite, le texte précise que ce n’est pas une bonne estime de soi qui entraîne les bons résultats, mais l’inverse. En gros, ce serait en performant qu’on développe une meilleure estime de soi.
L’article va même plus loin en disant que, pour améliorer les résultats scolaires (et par extension, sportifs ou professionnels), il serait plus efficace de se concentrer sur les performances et l’apprentissage que de chercher à renforcer l’estime de soi. Et là, personnellement, je ne suis pas d’accord.
Pourquoi cette vision est risquée
Même si cette logique peut paraître sensée à première vue – réussir booste la confiance, c’est évident – je pense qu’elle comporte plusieurs dangers. L’estime de soi est bien plus complexe que de simples victoires ou défaites, surtout chez les sportifs. L’idée que l’estime de soi doit suivre les performances est, selon moi, problématique.
Si on bâtit son estime de soi uniquement sur des facteurs externes comme les réussites, cela la rend instable. Elle devient dépendante des circonstances extérieures, et donc très fragile. En basant son estime de soi sur des succès, on prend le risque que tout s’effondre à la moindre erreur ou échec. Et ça, c’est dangereux, car l’échec est inévitable, surtout dans le sport.
Imaginez que votre perception de vous-même (ce qu’on appelle l’estime de soi) est totalement dépendante de vos résultats. Le jour où ça ne marche pas, vous vous retrouvez sans valeur. C’est là que je pense qu’il est crucial de développer une estime de soi stable, qui ne dépend pas uniquement des succès, mais aussi de valeurs internes, comme la résilience et la capacité à rebondir après un échec.
Le test de Rosenberg pour mesurer l’estime de soi
Pour justement évaluer cette estime de soi, dans mon travail avec les sportifs, j’utilise souvent le test de Rosenberg. C’est un outil hyper utile pour mesurer l’estime de soi de manière simple et efficace. Il s’agit d’un questionnaire en 10 items, avec des échelles de réponse allant de “tout à fait d’accord” à “pas du tout d’accord”.
Voici quelques exemples d’items :
1. “Je pense que je vaux autant que les autres.”
2. “Parfois, je me sens inutile.”
3. “Je suis capable de faire les choses aussi bien que la plupart des gens.”
Ce test permet d’obtenir une vision claire de l’estime de soi d’une personne, avant même de parler de performance. C’est vraiment un outil que j’utilise beaucoup pour renforcer l’état mental d’un athlète, et ça ne sert pas qu’à améliorer la performance. Le vrai objectif, c’est de travailler sur la stabilité émotionnelle et le bien-être.
Pourquoi je travaille toujours l’estime de soi avec les sportifs
L’estime de soi est un élément clé que je travaille quasiment systématiquement dans mes suivis, que ce soit avec des jeunes ou des athlètes plus expérimentés. Et je ne travaille pas l’estime de soi dans l’optique d’améliorer la performance, mais pour assurer une stabilité émotionnelle. Le sport est un outil, un moyen de se développer en tant qu’homme ou femme, mais il ne doit pas devenir la seule source de validation personnelle.
Une bonne estime de soi, c’est se sentir aligné avec ses valeurs, être capable de surmonter les difficultés, et se sentir accompli indépendamment des résultats immédiats. C’est pourquoi je défends l’idée d’une estime de soi stable, qui reste solide face aux échecs comme face aux réussites. C’est cet alignement, cette capacité à traverser les hauts et les bas sans se laisser déstabiliser, qui fait la différence à long terme.
Conclusion : Stabilité vs. Performance
Pourquoi viser la stabilité plutôt que la performance ? Parce que l’estime de soi est un pilier du bien-être. Elle permet de traverser les moments difficiles d’une carrière sportive sans s’effondrer. Si la performance renforce l’estime de soi, c’est une réalité, mais celle-ci ne doit pas reposer uniquement sur des victoires. Travailler sur la résilience, l’apprentissage des erreurs, et cultiver une estime de soi indépendante des résultats permet de bâtir une base solide pour affronter les défis, se dépasser et aller encore plus loin.
En conclusion, je voulais partager cette vision de l’estime de soi et rappeler que, même si l’article de Cerveau & Psycho soulève des points intéressants sur l’apprentissage et la performance, je pense qu’il est essentiel de ne pas sous-estimer l’importance de travailler sur la stabilité émotionnelle et le bien-être des sportifs.
EXERCICE DE L'ARTICLE :
Passe le test de Rosenberg :
Comment évaluer votre estime de soi ?
Pour ce faire, il vous suffit d’additionner vos scores aux questions 1, 2, 4, 6 et 7.
Pour les questions 3 ,5 ,8 ,9 et 10, la cotation est inversée, c’est-à-dire qu’il faut compter 4 si vous entourez le
chiffre 1, 3 si vous entourez le 2, 2 si vous entourez le 3 et 1 si vous entourez le 4.
Faites le total de vos points. Vous obtenez alors un score entre 10 et 40.
L’interprétation des résultats est identique pour un homme ou une femme.
Si vous obtenez un score inférieur à 25, votre estime de soi est très faible. Un travail dans ce domaine semble souhaitable.
Si vous obtenez un score entre 25 et 31, votre estime de soi est faible. Un travail dans ce domaine serai bénéfique.
Si vous obtenez un score entre 31 et 34, votre estime de soi est dans la moyenne.
Si vous obtenez un score compris entre 34 et 39, votre estime de soi est forte.
Si vous obtenez un score supérieur à 39, votre estime de soi est très forte et vous avez tendance à être fortement affirmé.
Bon entrainement !
Sources :
• Christophe André, Imparfaits, libres et heureux.
• Roy Baumeister, travaux sur l’estime de soi contingente.
• Cerveau & Psycho, article sur l’estime de soi et la performance.
• Test de Rosenberg pour mesurer l’estime de soi : Institut Régional du Bien-être,
de la Médecine et du Sport Santé