Gestion de la douleur chez les triathlètes : entre performance et risques psychologiques
Gestion de la douleur chez les triathlètes : performance ou danger ?
Salut à tous ! Je suis hyper content de vous retrouver aujourd’hui pour un nouvel article, car je viens de tomber sur une étude très intéressante sur la gestion de la douleur chez les triathlètes. Ce n’est pas tant l’étude en elle-même qui m’intéresse, mais plutôt les éléments qu’on peut en tirer et les réflexions que je voulais partager autour de cette gestion de la douleur, en particulier dans les sports d’endurance comme le triathlon.
L'étude a été réalisée par Romain Nuytten dans le cadre de son mémoire de Master en sciences de la motricité, orientation éducation physique, à l’Université catholique de Louvain. Il a cherché à explorer la relation entre la gestion de la douleur chez les triathlètes et les troubles psychologiques associés à une pratique excessive. Quand je parle de troubles psychologiques, on parle d'éléments comme l'addiction, la compulsivité et le burn-out.
Un échantillon limité mais des données intéressantes
L’étude a été menée auprès de 73 triathlètes, âgés de 18 à 66 ans. Bien sûr, c’est un échantillon réduit et donc pas assez représentatif pour tirer des conclusions définitives, mais ce qui est vraiment intéressant, c’est la manière dont il a testé ces athlètes pour comprendre comment leur gestion de la douleur pouvait être liée à ces troubles psychologiques.
Il a utilisé plusieurs tests pour mesurer :
- L’addiction, avec le EDSR (une échelle en 20 questions pour s’auto-évaluer),
- La compulsivité, avec le GRACC18 (que je connais moins bien, mais qui semble pertinent),
- Le burn-out, avec l'ABQ (un questionnaire de 12 questions conçu pour identifier les risques de burn-out sportif).
Ces tests sont faciles à faire passer et donnent une bonne indication sur l’état psychologique du sportif par rapport à la gestion de la douleur. D'ailleurs, si vous avez des doutes sur votre propre gestion de la douleur, je vous encourage à les passer. Vous pouvez me contacter si vous souhaitez que je vous aide à les faire.
J'ai fait un article sur le EDSR avec Bixente lizararu (Que tu peux découvrir ici)
Les risques d’une gestion extrême de la douleur
Ce qui est fascinant dans cette étude, c’est qu’elle montre qu’une mauvaise gestion de la douleur, qu’elle soit excessive ou insuffisante, peut entraîner des conséquences graves. Si vous dépassez vos limites en ignorant constamment la douleur, vous risquez non seulement des blessures physiques, mais aussi des troubles comme l'addiction ou la compulsivité. À l'inverse, si vous sur-dramatisez la douleur, vous courez un risque de burn-out, ce qui peut vous amener à un rejet complet de votre sport.
Je vais vous donner un exemple concret : j’ai accompagné un trailer qui avait une capacité impressionnante de gestion de la douleur et de dépassement de soi. Mais le problème, c’est qu’il finissait parfois ses courses en passant trois jours à l’hôpital, avec des problèmes à l'estomac ou aux intestins. Alors oui, il finissait ses courses, mais au fur et à mesure, ces problèmes ont été de plus en plus contraignants et a fini par abandonner plus d'une course à cause de ça. C’est un excellent exemple de ce qui peut arriver quand la gestion de la douleur n’est pas bien maîtrisée.
La gestion de la douleur : un équilibre difficile à trouver
Ce qui est très intéressant dans cette étude, c'est qu'elle montre que la gestion de la douleur, qu'elle soit bien ou mal faite, peut entraîner des conséquences importantes. Si vous gérez trop bien votre douleur, en la surpassant constamment, vous risquez de développer des troubles comme l'addiction ou la compulsivité. À l'inverse, si vous ne la gérez pas assez, vous risquez de dramatiser la douleur et de tomber dans le burn-out.
Dans mon travail, j'utilise le QPPS (Questionnaire du Profil Psychologique du Sportif) pour évaluer la gestion de la douleur et la capacité de dépassement de soi chez les sportifs. Ce questionnaire est un excellent outil pour mesurer ces dimensions, et il permet de mettre en place des stratégies pour mieux gérer la douleur. On évalue cette capacité à se dépasser ou à bien gérer la douleur, et surtout, on adapte les outils en fonction des résultats.
Des outils pour mieux gérer la douleur
Il y a des outils que vous pouvez utiliser pour mieux gérer la douleur, comme :
L'auto-encouragement, qui permet de garder le mental actif tout en contrôlant les limites physiques,
Les points d'attention, qui aident à se concentrer sur des éléments spécifiques pour éviter de trop se focaliser sur la douleur.
Ces outils peuvent vraiment faire une différence dans la gestion de la douleur. Cependant, ils doivent être utilisés correctement, car mal utilisés, ils peuvent renforcer des comportements compulsifs ou addictifs.
Conclusion : Trouver le juste équilibre
En conclusion, la gestion de la douleur est un équilibre délicat. Que vous la surévaluiez ou que vous la sous-estimiez, il est essentiel de trouver un juste milieu pour éviter des conséquences graves, que ce soit au niveau physique ou psychologique.
Je vous encourage à passer les tests dont j'ai parlé si vous avez des doutes, et n'hésitez pas à me contacter pour que je vous accompagne dans ce processus. Ensemble, nous pourrons évaluer votre situation et mettre en place des stratégies adaptées pour mieux gérer la douleur tout en maximisant vos performances.
Merci de m'avoir lu, et à très vite pour un prochain article !
EXERCICE DE L'ARTICLE :
Lors de ton prochain entrainement, dans la difficulté et dans la douleur, essaye d'identifier ta technique et ce que tu fais pour le noter dans ce tableau :
L'idée est de pouvoir identifier avec précision ce que tu as fait et si ç'a marché dans le dépassement de la douleur. (Attention de ne pas faire n'importe quoi si la douleur est trop intense…)